Un maillet tout à la main
Voilà un classique du menuisier débutant (que je suis) : se fabriquer un maillet. J'imagine bien cela comme premier exercice dans le cursus de formation.
Pour rester dans quelque chose d'accessible, un design assez simple : une tête avec une mortaise, et un manche en trapèze, les deux étant assemblés par emboîtement. Aucun collage, cela tient juste en force, et peut être démonté.
Je n'ai rien inventé, Youtube regorge par exemple de vidéos à ce sujet. Ma référence, non des moindres, la chaîne de Paul Sellers qui montre exactement ce que j'ai tenté faire. Sans trop en dévoiler, je suis content de mon résultat, mais il est loin de celui de cet excellent menuisier.
Afin de progresser, et très encouragé par mon ami Guillaume, l'objectif est de le réaliser sans aucune machine moderne, uniquement des outils à main.
Il y a néanmoins un point qui m'interpelle dans la démarche : pour cette réalisation, il faut une scie, de quoi tracer, un rabot, des ciseaux à bois ... et un maillet. Je me demande bien comment le premier maillet a été fabriqué... il doit sûrement y avoir une explication mystique.
La tête du maillet va être réalisée à partir d'une bûche de chauffage, en chêne. Pour le manche, le même ami m'a conseillé les bons plans d'un marchand en ligne qui permet de commander de petites chutes de bois brut, mes bûches de chauffage étant en 25 cm, et donc trop courtes.
Après un premier dégrossissage à la scie, la tête est rabotée pour avoir des faces à peu près planes, et d'équerre. Evidemment, il faut des rabots bien affûtés, et avant de me lancer dans cette réalisation, j'ai fait quelques séances d'affutage des rabots et ciseaux ...
Après la tête, c'est au tour de la préparation du manche, là aussi déligné à la scie dans un planche de chêne brut de 27mm à peu près.
Après avoir débité le manche, sa mise en forme de trapèze est faite rapidement au rabot. Je dois avouer que Guillaume avait (encore) raison, cela prends finalement peu de temps de le faire avec de tels outils... et c'est assez agréable : le chant du rabot, c'est autre chose que celui de la scie sous table, l'odeur dégagée en sortant les copeaux est plutôt agréable, et on n'est pas obligé de porter des EPIs pour se protéger oreilles, yeux et poumons...
Cela prends forme...
Après le traçage de la mortaise, il est temps de sortir ciseaux et bédanes, ainsi que mon maillet en caoutchouc (moche).
Après plusieurs heures de travail, il faut se rendre à l'évidence : c'est un échec. La mortaise est trop lâche, je ne me suis pas assez appliqué, c'est moche.
Je retourne dans mes stères de bois de chauffage trouver une seconde victime, et on recommence ...
Avant de refaire les mêmes erreurs, je suis retourné voir (et revoir) les vidéos de Paul pour comprendre, au delà du manque d'expérience, là où j'avais échoué. Une chose est sûre, le premier tracé n'était pas assez appliqué, et j'ai été trop gourmand dans la réalisation de la mortaise. Mieux vaut enlever moins de matière, en restant bien dans le tracé, que de trop chercher de suite à être à la côte.
Ci dessous, les 3 ciseaux, en plus de la bédane, que j'ai utilisés. Celui en haut à droite fait 19mm, comme l'épaisseur du manche.
Cette fois, c'est mieux. Pas parfait, mais bien mieux quand même.
J'ai ensuite repassé un coup de rabot sur les faces, puis le racloir avant d'appliquer une huile incolore. Un peu de papier de verre (150 puis 240) sur le manche pour avoir un touché agréable, et le voilà fini.
Hâte de l'utiliser ! Car si je me suis lancé dans sa réalisation, c'est que j'ai un projet en cours qui demande un bon travail aux ciseaux ... avec un joli maillet.