Guimbarde

Guimbarde

Et non, bien que je sois aussi attiré par les autos, ce billet ne va pas parler de vieille guimbarde à 4 roues à restaurer, ni d'instrument de musique, on va continuer de parler bois...

Toujours dans le cadre du projet de table basse, et pour pouvoir insérer les papillons dans celle-ci, et toujours aussi dans l'idée d'utiliser le plus possible des outils à main, il me manque dans l'inventaire une guimbarde (ou hand router plane pour les anglophones).

Cet outil est une sorte de petit rabot qui permet d'aplanir une surface au fond d'une cavité, dans mon cas, les parties femelles dans la table qui vont accueillir les papillons.

On en trouve de très bien faites dans le commerce, de très bonne facture, mais à des prix, comme tous les rabots de qualité, assez élevés. Pour mon usage peu fréquent et modeste, pas très justifié ... si toutefois il fallait justifier de s'en construire une.

Les plans, le concept ou design n'est pas de moi, il suffit de chercher sur Youtube et on trouve des tonnes de vidéos sur le sujet.

Réalisation du fer

Pour créer le fer, je suis parti d'une vieille clé à 6 pans. Celle-ci a été travaillée à la lime pour former le biseau, même pas de meuleuse. Juste quelques coups de scie à métaux.

Avant de former le biseau, j'ai chauffé légèrement la clé pour pouvoir la tordre un peu, et avoir une surface de travail plus importante pour le biseau.

Quelques vues de la création du biseau.

J'ai créé également une petite entaille sur la partie arrière du fer, on verra son usage plus tard.

Vient ensuite la partie la plus délicate, car avec quelques risques, et surtout une première pour moi : la réalisation d'un trempage pour durcir le fer. Le principe est simple : porter le fer au rouge, puis le tremper dans un liquide, ici de l'huile. Ne vous fiez pas au conteneur : bien qu'on soit dans le Sud-Ouest, je n'ai quand même pas fait une trempe à la graisse de canard. J'ai cependant utilisé ce que j'avais sous la main, qui reste une huile alimentaire : une huile de friture. C'est à priori pas la meilleure des idées semble-t-il, la température d'inflammation étant assez basse sur ce type d'huile. Soyez rassurés, tout va bien, je n'ai mis le feu à personne ! Pour porter au rouge le fer, pas de forge, mais un bon BBQ alimenté comme il se doit pour cuire une demi-douzaine de côtes de boeuf. Je n'ai pas fait trop de photos, étant resté concentré sur l'objectif principal : éviter l'accident.

Réalisation de l'embase - Premier essai

Pour l'embase de la guimbarde, j'ai fait un premier essai avec des chutes d'ipé. Le titre est parlant : ça a été un échec.

L'embase est réalisée avec 2 morceaux de bois à 90°, et pour rendre l'exercice plus amusant, j'ai décidé de m'essayer aux queues d'aronde.

Ci-dessous, quelques vues des tracés, et réalisations des queues d'arondes.

Au montage, j'ai été d'une part trop pressé et j'ai (un peu) trop forcé : résultat, ça a cassé.

Plusieurs raisons : d'abord l'empressement comme dit plus haut, mais aussi, un tracé pas assez précis sur la seconde pièce de bois, et enfin, je ne me suis pas servi du sens du fil du bois, et j'ai positionné les queues avec une orientation du fil qui les rends plus fragile.

Seconde embase

Pour ce second essai, je suis parti sur du chêne, l'ipé est trop délicat à travailler pour mon niveau. Entre temps, sont arrivés de jolis ciseaux, de meilleure qualité que ceux que j'utilise d'habitude, un jeu "premier prix" de GSB.

Ensuite, préparation, aux ciseaux, du guide pour le fer.

Je n'ai pas pris de photos pour la réalisation des queues d'aronde sur l'autre pièce de bois. J'ai ensuite fait un trou avec une mèche forstner de 35mm, pour avoir une lumière de travail pour le fer. Puis assemblage des pièces, avec un collage.

J'ai ensuite mis en forme l'embase, principalement à l'aide d'une gouge ... là aussi, ce sont mes premiers pas en "sculpture" (un bien grand mot). J'ai juste passé un coup de racloir et papier de verre  très fin pour finir l'état de surface.

J'ai ensuite ajouté une tige filetée verticale, parallèle au fer, qui permet de le régler en butée. L'encoche réalisée sur le dos du fer évoquée plus haut est là pour accueillir la molette de réglage.

J'avais également un problème de serrage sur la molette au dos de la guimbarde : la molette affleurant le bois, la prise en main ne permettait pas de serrer convenablement. J'ai donc ajouté une chute de chêne, que j'ai ensuite sculptée pour permettre d'avoir suffisamment d'accès à la molette. Les premiers essais semblent concluants...

Une vue en gros plan, après un premier affûtage du fer. On voit également que les queues d'aronde sont loin d'être parfaites ...

Et une vue de la guimbarde après l'application de Rubio pour lui donner un meilleur aspect.